Portrait – Alexandre Aynié

27 Juin 2020

Alexandre a 35 ans. Il est marié et papa de 2 petites filles de 2 et 5 ans et a une sclérose en plaques depuis 2012.
Il est un des premiers à avoir rejoint la salle S.P.O.R.T.

?

Raconte-nous cette première rencontre avec ANTS ?

C’était au parc de Gerland lors du premier Lyon Cyber Bike, en septembre 2018. La veille, au journal télévisé de France 3 Région, j’avais entendu parler des travaux de recherche de Vance Bergeron et du projet de l’association ANTS de créer une salle de sport dédiée aux handicapés moteurs.
J’ai donc rencontré l’équipe ANTS et laissé mes coordonnées. Quelques semaines plus tard, j’apprends par Facebook que la salle est inaugurée mais pas encore ouverte au public. Alors j’ai pris ma voiture, direction Gerland. J’y suis allé au culot. Je voulais vraiment voir. J’ai pu entrer (la porte automatique ne fonctionnait pas correctement). Une fois à l’intérieur, comme il n’y avait personne, j’ai appelé Vance. Il m’a envoyé Nicolas qui devait être avec lui au labo. Nous avons parlé de la salle, de mes envies, de mes attentes pendant deux heures…

Pourrais-tu, en quelques mots, nous raconter ton parcours…

Je travaille en tant que formateur paramédical. Cadre de santé et infirmier-puériculteur de formation, j’ai été directeur de crèche. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, j’ai dû adapter et modifier mon espace de travail et réduire mon temps de travail.
Je travaille le matin seulement, mais comme, dès 15h, je dois récupérer les filles à la crèche et à l’école, il ne faut pas que je traîne ; alors la salle SPORT ce n’est que deux fois par semaine. J’aimerai venir plus. Je fais essentiellement de la stimulation actuellement. Mais j’aimerai faire de la musculation beaucoup plus régulièrement.
J’étais plutôt sportif avant, mais avec la maladie j’ai arrêté le sport. Puis en 2017 je me suis inscrit dans un club de tir à l’arc sensibilisé au handicap, à Corbas. Aujourd’hui je reconnais que j’ai vraiment besoin d’exercice physique.

Aujourd’hui la salle S.P.O.R.T. fait complétement partie de ton planning hebdomadaire…

Absolument ! Et j’aurais du mal à m’en passer : vélo le lundi et rameur le jeudi. Les électrodes sont posées sur mes cuisses, on a commencé avec une intensité de 40mA. Au début ça picotait bien, ça tirait sur les muscles, mais ce n’était pas vraiment une douleur, j’avais l’impression que quelqu’un appuyait sur mes genoux Aujourd’hui, la stimulation est bien plus forte; à chaque séance, je sens bien mes muscles se contracter. Après l’exercice j’ai une détente des quadriceps très appréciable, mais très courte malheureusement. Pour moi, il n’y a que le sport qui le permette aussi rapidement.

Qu’as-tu trouvé à la salle SPORT ?

À la salle S.P.O.R.T. on échange beaucoup avec les APA ainsi qu’avec les usagers sur les bons plans. J’ai souvenir d’un autre adhérent qui vient à la salle et qui, un jour, regarde mon fauteuil et me dit : “Attention je crois que tu as un problème sur ta roue avant gauche !” Et c’était vrai, il avait bien vu.
Dans la salle S.P.O.R.T., c’est toujours bienveillant. Il y a toujours une bonne ambiance et on rigole tout le temps. D’ailleurs je retrouve toujours le sourire et la “patate” en arrivant quelque soit la journée ! Il y a toutes les catégories, toutes les pathologies, tous les âges. J’apprécie la diversité et cette richesse de rencontres avec les autres.

« La salle S.P.O.R.T., c’est top ! »