Portrait – Audrey Hénocque

3 Mar 2020

Utilisatrice de la salle S.P.O.R.T. depuis son ouverture, Audrey est fonctionnaire territoriale

Elle s’excuse d’arriver avec 5 minutes de retard à notre rendez-vous : elle revient d’une action de sensibilisation à la pollution de l’air autour de l’école de ses enfants. Elle vient s’entraîner à la salle SPORT. Nous avons calé le rendez-vous avant sa séance d’électro-stim. Vous l’avez deviné, Audrey est une femme d’action.

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Pourrais-tu retracer ton parcours en quelques phrases ?

Je suis devenue tétraplégique à 15 ans à la suite d’un accident de voiture. En poursuivant ma rééducation à Grenoble j’ai découvert que cette ville était un modèle d’accessibilité (pour l’époque). Alors j’ai poursuivi mes études là-bas, puis passé un concours et je suis devenue fonctionnaire territoriale. A 26 ans j’étais DRH du département du Rhône. J’ai eu d’autres postes par la suite. Je me suis mariée, je suis partie à l’étranger, j’ai eu mes enfants…

Justement, comment concilier ta vie de maman, ta carrière et ton handicap ?

C’est la petite enfance qui est difficile et frustrante parce qu’on ne peut pas prendre ses enfants dans les bras, les changer… Aujourd’hui mes enfants ont 5 et 7 ans, c’est à la fois plus facile et différent. J’ai été très heureuse de rejoindre l’association « Être par’HANDS » créée à Lyon en 2014 pour aider les parents en situation de handicap sensoriel et/ou moteur. La structure SAPPH à Paris m’a beaucoup aidée aussi.

Depuis 2018 je me suis mise en disponibilité de la fonction publique pour consacrer plus de temps à mes enfants, et au monde associatif. Je suis aujourd’hui vice-présidente (bénévole) de la maison de l’enfance du 7e arrondissement de Lyon.

L’engagement associatif ça a commencé tôt pour toi…

En 2000 (j’avais 20 ans) j’ai fondé avec mon frère l’association ALARME : Association Libre d’Aide à la Recherche sur la Moelle Epinière que j’ai présidée jusqu’en 2006.

Comment as-tu connu la salle SPORT ?

Depuis 23 ans que je suis en fauteuil, j’ai toujours déploré de ne plus pouvoir faire de sport. Le sport chez le kiné c’est nul. Il n’y a pas de matériel adapté. On n’a pas la sensation de fatigue due à un effort sportif global. En décembre 2018 je lis dans la presse locale qu’une salle spécifique s’ouvre à Lyon, je contacte immédiatement Nicolas Gaye et c’est dans la salle S.P.O.R.T que je découvre l’électro-stimulation musculaire. Tout de suite je retrouve les bienfaits du sport, j’apprécie de ressentir de la fatigue. Ça m’a vraiment fait du bien. Je viens deux fois par semaine. J’aimerais passer plus de temps à m’entraîner…

« Je suis plus que jamais décidée à m’engager pour faire changer les choses, pour améliorer le quotidien de tous. Je suis aujourd’hui 3e sur une liste pour les élections municipales. J’ai notamment participé à l’élaboration du programme pour une Ville et une Métropole inclusives ».